Masculin & Féminin, contes et légendes

Avant de te laisser t’immergé dans les mythes et légendes que je t’ai remasterisé, j’aimerai te filer une clefs de lecture. Lorsque je te parle de féminin et de masculin, je te parle de polarités, d’énergie primordiale, de Yin et de Yang, d’Ombre et de Lumière.

Je te parle de cette Unité, divisée en deux afin de créer le mouvement, le flow, cette danse qu’est la vie.

Discours d’Aristophane,

Issu du Banquet de Platon, -460 avant JC

Il est dit que dans les temps anciens, l’humain était pourvu de 3 genres. L’homme et la femme qui subsistent toujours et l’Androgyne, mélange des deux premiers, désormais éteint… Quoi que ? Mais ce n’est pas tout. En ce temps, le corps de l’humain était composé comme suit : Un corps sphérique muni de deux paire de jambes, deux paire de bras, deux visages montés sur une seule et même tête au sommet d’un cou. Ils étaient bien-entendu munis de deux paires d’oreilles et de deux appareils génitaux complets. Quant aux organes internes, ne me demandez pas, la mythologie inclus rarement des notions de biologie. 

L’humain pouvait se déplacer comme nous sur ses 4 jambes lorsqu’il marchait et il pouvait également se déplacer à grande vitesse en faisant la roue avec ses 8 membres.

Il en était ainsi car il était dit que l’homme était issu du Soleil, la femme de la Terre et l’androgyne de la Lune, celle-ci étant située entre Terre et du Soleil. Et cette paternité planétaire se retrouvait tant dans la forme du corps de l’humain que dans sa façon de se mouvoir.

L’humain, conscient et vaniteux de sa puissance décide d’envahir le Mont Olympe, demeure des dieux. Zeus, le chef des dieux, pas vraiment connu pour sa patience, décide de punir les humains de cet affront. Il pense d’abord à les foudroyer et tout bonnement les éradiquer de la surface de la terre. Problème, si l’humanité n’existe plus, qui sera là pour les vénérer, eux, les dieux ? Le fumet de quelles offrandes pourront-ils sentir s’il l’homme n’est plus ? Zeus réfléchit donc à un moyen de les affaiblir afin de les rendre humble et surtout de pouvoir chiller tranquille sur le Mont Olympe tout en profitant des offrandes. Ils décide alors de les séparer en deux, comme on coupe un œuf dur à l’aide d’un fil pour citer Aristophane. Puis un pote de Zeus se charge de remodeler un peu le tout, déplacer le visage côté coupe afin que l’humain n’oublie jamais son châtiment. Il recoud par-ci par-là en laissant un souvenir qui est le nombril, soigne les cicatrice et renvoi le troupeau d’humain sur terre. 

Et c’est la fiesta sur le Mont olympe, Zeus s’auto-congratulant de son idée de génie rapportant désormais le double d’offrande et de prière tout en protégeant sa demeure de l’envahisseur.

Mais le problème c’est que sur terre c’est pas ouf. Chaque moitié d’humain, désormais séparé, passe son temps à rechercher sa sensation de l’Unité. Les humains passent leur temps dans les bras l’un de l’autre, à tenter de fusionner afin de retrouver leur moitié. Ils essaient sans relâche, tant et si bien qu’ils négligent leurs besoins comme le fait de se nourrir jusqu’à ce que l’un des deux humains finisse par en mourir. Alors, l’humain restant se met en quête d’autres bras jusqu’à ce qu’il finisse à son tour par en mourir. 

L’humanité est sur le point de s’éteindre quand Zeus se rend compte de son erreur. Zeus prend pitié de ses humains malheureux et au bord de l’extinction. Il rappelle son pote le modeleur d’humain et lui ordonne de procéder aux modifications suivantes: Désormais, les appareils génitaux seront sur le devant afin qu’ils puissent se satisfaire. Les humains auront également droit à la procréation dans le respect de l’équilibre. La conjonction de l’homme et de la femme engendrera l’humain et la continuité de l’espèce tandis que la conjonction de deux hommes engendra la satiété qui finira par les séparer et les renvoyer à l’œuvre et au soin de la vie. 

Voilà comment l’Amour est notre force primordiale et comment l’union de deux créant l’UN nous ramène en quelque sorte à retrouver notre Unité parfaite.

Le Mythe d’Osiris

Issu de la mythologie égyptienne -2400 avant JC selon l’histoire officielle, bien avant selon de nombreux égyptologues et autres scientifiques.

C’est un mythe fondateur pour les Égyptiens qui est alors la dernière civilisation à entretenir un lien vivant avec ses dieux et ses sages.

Geb, est le dieu de la terre et Nout le dieu du Ciel. De leur union naquirent 4 enfants: Seth, Osiris, Isis et Neftis. Selon la tradition royale égyptienne et afin de préserver la pureté du sang, Seth épouse Neftis et Osiris épouse Isis. 

Lorsque Geb, dieu de la terre décide de partager son domaine entre ses fils, il lègue à Osiris les terres fertiles et habitées et à Seth les stériles étendues désertiques.

Osiris instaure un règne prospère au côté d’Isis pendant 28 ans, il apprend à son peuple l’agriculture, la viticulture et la vie en société. Bien entendu, pendant ce temps, Seth crève de jalousie dans son coin à régner sur du rien. 

Un jour, il décide de reprendre le pouvoir et monte un complot au bout duquel Osiris finit enfermé dans un sarcophage que Seth jette dans le Nil. Isis, quant à elle, se change en Milan et part alors à la recherche de son bien-aimé en survolant le Nil jusqu’en Phénicie (qui est l’actuelle Syrie). Là-bas, elle retrouve son mari et l’emmène jusqu’au delta du Nil où elle pense être en sécurité.

Mais Seth les retrouves et découpe le cadavre d’Osiris en 14 morceaux qu’il parsème dans tout le Nil. 

Isis repart alors en quête à l’aide de sa sœur Neftis. Au bout d’un certain temps, elles retrouvent tous les morceaux de leur frère, excepté son pénis qui semble avoir été avalé par un poisson.

Isis et Nefits partent chercher de l’aide auprès d’Anubis, dieu de la mort et protecteur des rites funéraires. Celui-ci enroule autour des parties du corps d’Osiris de nombreuses bandelettes de lin et c’est ainsi que naquit la première momie.

Le problème est qu’Isis et Osiris n’ont pas de descendances et Isis tient vraiment à retrouver son époux pour une ultime union. Elle décide alors de faire appel à la magie pour réanimer son frère, se change à nouveau en Milan, et redonne un court souffle de la vie à son époux en battant des ailes au-dessus de lui. Elle fait réapparaître son pénis puis se pose sur lui afin d’être fécondée et donner ainsi un fils divin à l’Égypte. 

C’est ainsi que naquit Horus, dieu protecteur des Pharaon et emblème céleste du bien. Osiris, quant à lui, devint le dieu du royaume des morts, présidant à la pesée des âmes et statuant sur le sort des défunts.

La belle aux bois dormants

Issu des fameux contes de Perrault, 1690

Beaucoup de cheminant estiment les œuvres de Perrault non comme de simples histoires pour enfant, mais bien comme des Contes alchimiques dont la symbolique a le potentiel de guider notre cheminement.

Il était une fois, dans un royaume fort fort lointain, une reine et un roi galérant à engendrer un héritier à la couronne. Le roi et la reine firent maintes prières, vœux et pèlerinage afin d’avoir un enfant. Tant et si bien qu’un jour, la reine mis au monde une magnifique princesse. Un somptueux baptême fut organisé et le roi demanda à toutes les fées du royaume, au nombre de 7, de devenir les marraines et protectrices de la princesse afin que celle-ci bénéficie des meilleures bénédictions possibles.

Lors du banquet, toutes les fées reçurent un set de couverts en or massif, dont le couteau était orné de diamants et de rubis.

Mais alors que les fées discutaient entre-elles des dons qui allaient sous peu être offerts à la princesse, comme en était la coutume à cette époque, une 8ème fée, bien plus vieille que les autres fit irruption dans la salle du banquet. La 8ème fée l’avait mauvaise de ne pas avoir été conviée à la petite fiesta et était venu régler ses comptes. 

Elle lance une malédiction sur la princesse en prononçant ces paroles: « Bien qu’ayant reçu la beauté, la grâce et l’esprit, elle se percera la main sur un fuseau et mourra ». L’une des fée réussi à dévier partiellement le sort qui se transforme ainsi: « lorsque qu’elle se perforera la main, elle plongera dans un profond sommeil de 100 ans au bout duquel un fils de roi viendra la réveiller ».

Le roi fait alors passer un décret, il sera désormais interdit de filer à l’aide d’un fuseau ou d’en posséder sous peine de vie. Des soldats parcourent le royaume à la recherche du moindre fuseau pour y mettre le feu, tant et si bien que le royaume s’en retrouve totalement dépourvu. 

La princesse grandis paisiblement jusqu’à ses 16ans. Un jour qu’elle parcourait le château, elle trouva dans un grenier, au sommet d’une haute tour, une vieille dame entrain de filer à l’aide d’une quenouille. La princesse, étonnée et curieuse de cet ouvrage, demande à essayer. A peine approche-t-elle de la bobine qu’elle trébuche et se perce la main sur le fuseau. Elle s’évanoui alors et rien ni personne n’arrive à la réveiller.

Le roi fit alors mettre sa fille dans une somptueuse chambre, dans un lit cousu d’or et d’argent. Bien qu’inconsciente, la belle princesse gardait un teint lumineux, des joues rouges et des lèvres carmin. Elle respirait paisiblement. Afin que la princesse ne se réveille seule au prochain siècle, les bonnes fées mirent en sommeil tout le château, le personnel, la Cour et même les animaux de la basse-cour. Et afin que personne ne puisse venir troubler cette paix imposée hormis le vaillant prince, le château fut entouré de ronces si hautes que seules les tours en dépassaient. Enfin, pour décourager quiconque serait assez aventurier pour tenter d’abattre les ronces, les fées firent appel à un grand dragon afin de protéger le château et la princesse durant les 100 prochaines années.

Le siècle s’était écoulé et la légende de la princesse et du château endormis avait disparu de la plupart des mémoires

Dans un royaume voisin, un prince était sommé de trouver épouse au plus vite, sous peine de se voir arranger un mariage par ses royaux parents. C’est alors que le prince entendis parler d’un mystérieux royaume endormi, abritant la plus belle des princesses que la terre ait porté. Ni une ni deux, enhardi par la perspective d’échapper au mariage arrangé, le prince se lance à la recherche de la princesse. Il finit par tomber sur la forêt de ronce et armé de son épée, se fraie un chemin jusqu’au château. Là, le dragon l’attend d’un pied ferme. 100 qu’il se prépare au combat quand même, il était temps. 

Le prince triompha bien évidement du dragon, armé de son courage et probablement d’une très bonne épée. 

La fin, tout le monde la connaît, le prince monte au sommet des plus hauts escalier, dans la pièce la plus haute de la plus haute tour et réveille la princesse, qui est superbe, quoi que portant une robe démodée. A l’instant où la magnifique princesse reprend ses esprits, tout le château se met à revivre. S’en suivent de magnifiques noces dont naquirent deux enfants, Aurore et Petit Jour

Symbolique:

Ces mythes sont la même histoire racontée avec plusieurs filtres culturels différents. Si on croise ces mythes pour en n’en garder de l’essence, on peut la résumer ainsi: Une union des principes masculins et féminins (L’unité primordiale), séparée par un chaos, un désordre, puis recomposée sous une nouvelle forme faussement unifiée. Enfin, arrive une guérison, offrant la chance d’une union masculin/féminin donnant naissance à un nouvelle unité (UN).

Alors, l’amour est-il la quête de l’Unité perdue ?