Entretien avec un Rocher
Je t’invite à découvrir l’histoire du Rocher du Val d’Arpette. Ces lignes seront contextualisées un peu plus loin.
- Salut, je m’appelle Célia. Tu me racontes ton histoire ?
- Seulement si tu te couches sur moi (Je me couche moyennement confortablement sur lui) ;
- Je suis le Rocher, mais je n’ai pas toujours été un rocher (Il me montre une grande montagne). Pendant longtemps, j’ai observé avec attention et curiosité. En observant, l’envie de ne plus être simple observateur est née. Je voulais participer. Je voulais accueillir la vie. Alors je me suis séparé de ma mère (il me montre la foudre s’abattre sur la montagne, un rocher s’en détacher et dévaler la montagne). Dans la vallée, j’étais enfin au cœur de l’action. J’ai passé un certain temps sous la glace. Puis la glace est devenue torrent. J’ai passé quelques temps sous les eaux glacées et cristallines descendues de ma mère (il me montre la vallée qui ressemble à un Fjord de Scandinavie). Puis le grand torrent est devenu rivière, puis ruisseau, j’étais désormais hors de l’eau, le soleil me réchauffait enfin à nouveau. Autours de moi, d’autres Êtres ont commencé à croitre. Je me suis retrouvé à l’ombre des épicéas. Alors, je pu enfin accueillir et abriter la vie (il me montre des insectes passant sur lui, et des mammifères dormants en son creux). Enfin, la mousse à commencé à me recouvrir. Je ne voulais plus être simple observateur. Aujourd’hui je participe à la Vie, j’abrite la Vie, j’accueil la Vie, je suis la Vie. Je suis le témoin de ton histoire et de nombreuses autres. Merci d’être le témoin de la mienne ;
- Merci de me partager ton histoire. Je ne suis pas très inspirée pour un chant, puis-je te chanter une chanson humaine à la place ?
- Si tu veux.
Je lui chante L’air du vent, de Pocahontas en français il apprécie, alors j’enchaine sur la version anglaise qu’il apprécie également. Puis je chante Let it be des Beatles, il aime beaucoup. Puis Yesterday qu’il trouve très triste.
- Est-ce que je suis la première humaine à t’écouter ?
- Non.
- Est-ce qu’un humain a déjà chanté pour toi ?
- Oui. On a aussi chanté à côté de moi (il me montre des randonneurs sifflotant et chantant passant à côté).
Je termine par une chanson venue d’Amazonie qu’il trouve sans plus.
- Il y a-t-il autre chose que tu souhaites me partager ?
- Non.
Je le remercie de tout mon cœur pour son partage, et je continue mon Chemin, full gratitude.
Mon Chemin a croisé la route de ce rocher du Val d’Arpette, petit coin féérique du Valais, alors que j’étais en stage avec la FSS (Foundation for Shamanic Studies).
Lorsque l’exercice nous a été proposé, je dois dire que j’étais pas hyper emballée. Encore moins lorsque notre enseignant nous donne plus d’une heure et demie pour réaliser cet exercice. Discuter avec un vieil Être et chanter pour lui en remerciement durant 1h30. Je n’imaginais pas à quel point cet échange pouvait être si profond et édifiant.
C’est de retour à Genève, alors que je relate cette conversation dans mon journal que me vient l’idée de publier l’histoire du Rocher du Val d’Arpette. Lorsque je me connecte à l’esprit de ce Rocher afin de valider l’idée, je reçois une réponse immédiate : tu DOIS partager mon histoire. All right.
Alors que je rédige ces lignes, la connexion est aussi forte que si j’étais encore sur place, et ça m’épate. L’Histoire m’est à nouveau relatée avec quelques précisions en plus.
Soudain, je réalise quelque chose : Ne sommes-nous pas tous des rochers séparés de leur Montagne-Mère originelle ? Une unité séparée du Tout souhaitant profondément participer à la vie ? C’est le genre de révélation transcendante offerte par les Esprits de la nature lorsque l’on prend le temps d’écouter leur témoignage.